Un petit village qui se dessine au bout d'une ligne droite avec un moulin en ligne de mire, un virage à gauche, une jolie petite place, rien de que très normal !
Pas tout à fait. Si vous prenez le temps de vous installer à la terrasse du café restaurant au coin (tiens, le patron du Saint-Pierre s'appelle Jeannine, pas très logique), vous remarquerez vite qu à droite de l'église, un troll en casquette (pour ceux qui ne savent pas lire) vous invite à descendre vers un lieu spécial, magique, hors du temps : une forge.
Si, entre-temps, vous avez évité le meunier au volant de son Clark , vous entendrez vite un martèlement sourd qui vous intriguera.
Prudence si vous osez vous aventurer dans l'antre : un forgeron barman, sans doute parent avec Obélix, vous rappellera vite les règles de courtoisie si jamais vous les omettiez ! Ne le vexez surtout pas, son pâté est délicieux mais jamais il n'a révélé ce qu'étaient devenus les importuns !
Si malgré ma mise en garde, vous vous y preniez mal, demandez vite à parler à Paul, le seul humain à barbe blanche, le Merlin de cet univers barbare. Il pourra sans nul doute vous faire pardonner votre manque de connaissance des us et coutumes du lieu et vous permettre de laisser vos yeux se réjouir du spectacle.
Un autre sésame, employez le mot de passe réservé aux initiés : Marichaut. Mais que cela reste entre nous ! Evitez également de vous approcher d'un grand mouton : il ne vous quittera plus !
Non, nous ne sommes pas à Brocéliande, pas plus que dans Lost.
Ostiches (le petit village) recèle un lieu hors du commun avec un personnage pas commun du tout. Vous ne comprendrez pas tout ce qu'il vous dira car il voyage entre le néerlandais et le français mais surtout dans un rêve de métal qu'il façonne au gré de ses rêves.
En aucune manière jaloux de ses réalisations, il vous fera partager ses passions, son art. Si vous vous laissez envoûter, il vous guidera dans le monde du feu que vous ne pourrez plus quitter sans avoir la sensation de laisser l'essentiel de vous-même.
Vous qui me lisez, vous avez déjà compris que je suis devenu le sujet volontaire de ce royaume hors du temps. Sans rien y connaître, je découvre des techniques ancestrales délivrées par le maître de forge. Je bénéficie d'un matériel complet qui s'étend de jour en jour grâce à des amis plus que doués (merci, Fred). Pas dessus tout, l'amitié est au rendez-vous et si un copain manque, putain de bord, on lance l'appel.
Que vous vous y connaissiez peu ou prou, que vous soyez un néophyte ou un expert, peu importe. Seul compte le plaisir d'évoluer, de partager.
Merci à toi, Dirk, vu qu'il faut bien te nommer. Merci à toute cette équipe (Pascal, Paul) qui a sauvegardé cette forge ancestrale, qui lui redonne une nouvelle vie, merci pour toutes les rencontres faites suite au hammer-in de mai et celles qui ont suivis. Merci à ceux que je n'ai pas cités mais qui font, eux aussi, que ce lieu est unique.
Alain Mahieu
L’histoire de la forge du marichau d’ostiches est liée à celle de la famille Lizon .
En effet Alexis Lizon né en 1817 s’est installé à Ostiches comme maréchal ferrant, puis a suivi son fils Frumence, lui succéda son petit fils Georges, et enfin Paul, encore connu
En 1947 Paul fit construire une nouvelle forge attenant à la maison familiale. L’ancienne forge qui faisait partie intégrante de la maison étant devenue trop petite suite à l’évolution du machinisme agricole juste après la seconde guerre mondiale.
La forge est de dimension carrée (11m*11m) comportait un double foyer avec ventilation électrique, deux enclumes, une grosse meule émeri, une meule à eau, deux établis en bois avec étau, une perceuse radiale à avancement automatique, une plieuse pour fer plat, une cintreuse pour les bandages de roue, une fosse a eau pour refroidir les bandages, un équipement de production d’acétylène pour chalumeau à partir de carbure (qui explosa et ne fut pas remplacé, le plafond de la forge en garde encore des traces) et bien sur un travail pour le ferrage des chevaux . Elle était pourvue d’un grenier pour entreposer le fer ainsi que des pièces de rechange pour les machines agricole, de même que les pièces que les forgerons fabriquaient d’avance pendant les périodes creuses en hiver (socs d’extirpateur, pièces de traversier, torions, ancres de scellement etc…).
Deux forgerons y travaillaient, chacun avait son enclume attitrée et bien sur ses marteaux, qu’en aucun cas un autre ne pouvait utiliser. Ils étaient aidés par des apprentis ou des occasionnels pour les gros travaux, par exemple pour les forgeages qui nécessitaient un frappeur de devant avec une masse.
La forge aujourd’hui est restée à peu de choses près dans son état originel, et vu sa superficie on peut aisément y accueillir des visiteurs lors des démonstrations, ce qui n’est pas le cas de beaucoup d’anciennes forge qui étaient souvent petites , sombres et dans lesquelles on devait ferrer les chevaux à l’extérieur.
Depuis 2000 elle accueille lors de la fête au moulin une équipe de maréchaux-ferrants qui font donc une démonstration de forgeage de fers à chevaux et ensuite le ferrage d’un cheval de trait. La première année ce fut Paul Naets et depuis ce sont les professeurs de l’école de maréchalerie d’Anderlecht.
Enfin le 1° juillet 2006 il y eut l’inauguration officielle en présence des autorités de la ville d’Ath et la démonstration de forgeage par Benjamin Tomassetti et lors des journées du patrimoine la démonstration de monsieur Ketels et de son fils ainsi que de Bertrand Bruyns.
Pour l’année 2007, les trois animateurs bénévoles (Pascal, Paul, et Pierre) ont organisé plusieurs animations :
En mai : ouverture de la saison par Monsieur Ketels, son fils et Bertrand.
En juin : les couteliers dont Dirk Bourguignon et ses amis.
En juillet : les maréchaux ferrants pour la fête au moulin.
En août : Benjamin et Frédéric.
En 2010, la forge s'équipe de plus en plus pour la production artisanale de couteaux forgés, les membres forgerons sont de plus en plus nombreux.
Depuis 2014, la forge est reconnue comme école de l'American Bladesmith Society et organise une session d'initiation à la coutellerie forgée chaque année sur inscription.
La forge participe à de nombreux évènements pour promouvoir le savoir faire de la région.
Venez nous y rencontrer.
Les prochains événèments auxquels la forge participera :
La forge est ouverte tous les samedis de 8h30 à 12h30. L'ensemble du matériel est mis à disposition de chacun en respect du règlement d'ordre intérieur moyennant une inscription annuelle de 60€ et une participation de 10,00€ par heure de travail pour forge au charbon, backstand, usinage, trempe,... et 10,00€ par heure de travail pour la forge à gaz.
Stages de la forge d'Ostiches: Suite aux nombreuses demandes, Monsieur Stephan Vanthuyne, forgeron chevronné, organise des stages d'initiation à la réalisation de couteaux droits en acier homogène et en damas. Pour tous détails concernant ces stages, les personnes intéressées peuvent prendre directement contact avec Stephan au 0471/264860 ou par mail à l'adresse forgeostiches@gmail.com
Le musée détaille le passé et en préserve l’essentiel pour les générations suivantes. À côté des outils agricoles anciens, des outils pour le travail du bois, de la saboterie avec ses six cents paires de sabots différentes, le visiteur accède maintenant à deux nouveaux espaces. L’atelier cuir et l’exposition de bouteilles à bouchons mécaniques. Pour en savoir plus : Les trésors de la forge